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gustave

CHAPITRE VI

l’extrême-onction et le purgatoire


Le lendemain, au dîner, on vint annoncer à M. Dumont qu’un jeune homme voulait lui parler.

— Faites-le entrer, dit M. Dumont.

Il avait à peine fini de parler que ce jeune homme entra précipitamment et lui dit d’une voix triste :

— Venez vite, monsieur, papa vous demande à l’instant même, il est mourant.

— Qu’a-t-il donc ?

— Les fièvres typhoïdes, monsieur ; mais, je vous en prie, hâtez-vous, il n’y a pas de temps à perdre, mon pauvre père est à l’agonie.

M. Dumont avait pâli en entendant parler de fièvre typhoïde, et ne voulant pas exposer sa vie, il se hâta de répondre :

— Dites à votre père que je ne peux rien faire pour lui ; qu’il lise la Bible et mette sa confiance en Dieu.

— Qu’il lise la Bible ! ! ! répéta le jeune homme ; mais, monsieur, l’Église catholique n’abandonne pas ainsi le chrétien au lit de la mort.

— Vous avez raison, jeune homme, dit le vieillard, et je vous conseillerais d’aller chercher un prêtre au plus vite.

— Oui, monsieur, mon père serait au désespoir s’il se voyait mourir sans les secours de la religion. Et le jeune homme sortit pour courir chez un des prêtres de la ville.

— Beau ministre de Jésus-Christ que celui qui