Page:Thomas - Gustave ou Un héros Canadien, 1901.djvu/73

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
73
gustave

a fait ce commandement ; et si vous le connaissez, veuillez m’apprendre le moyen extraordinaire qu’il a employé pour décider tant de chrétiens à se soumettre à un joug aussi lourd et aussi pénible que celui de déclarer ses péchés à un prêtre, pécheur comme eux.

— Oh ! cette méthode a été introduite graduellement durant les âges obscurs, les siècles de barbarie autrement dits.

— Mais un pape, un évêque ou un prêtre doit avoir commencé ; veuillez donc, je vous prie, me donner son nom et me dire s’il n’a pas rencontré d’opposition ?

— Je ne pourrais vous le nommer, répondit M. Dumont avec embarras ; l’histoire, interrompue pendant ces siècles de barbarie, ne peut nous éclaircir parfaitement sur ce point. Ce dont je suis certain, c’est que la confession secrète n’existait pas avant cette époque. Quant aux moyens pris pour l’introduire, je vous dirai qu’il n’était pas difficile de tout faire croire alors aux masses superstitieuses et ignorantes.

— Je vois que vous ne pouvez pas répondre à mes questions ; cependant je crois devoir vous apprendre, puisque vous paraissez l’ignorer, que l’histoire n’a jamais été interrompue, grâce à cette Église que vous détestez ; c’est elle qui l’a conservée et continuée pour la transmettre à vous comme à moi. Ensuite, monsieur, une discussion, pour être loyale, doit être basée sur des faits et des preuves ; prouvez-moi, ou plutôt je vous défie de me prouver que la confession au prêtre n’existait pas avant ces siècles de barbarie, comme vous les désignez.

— Mais pourquoi vous confessez-vous aux prêtres ? repartit un monsieur à figure vénérable et qui paraissait appartenir à la haute société.

— Pour recevoir ou plutôt pour obtenir le pardon de nos péchés, répondit M. Fairman.

— Honte ! sacrilège ! s’écrièrent ensemble plusieurs