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gustave

qui nous aurions refusé un généreux pardon, il ne les aurait pas pardonnés. Voyons, est-il raisonnable de croire que Notre-Seigneur nous a ainsi mis tous, remarquez bien, tous sans exception, quelque soit l’âge ou la position, entièrement libres de lier ou de délier ceux qui nous auraient fait du mal, et tout cela, sans prendre la peine de nous indiquer les injures que nous devons pardonner et celles qu’il ne faut pas pardonner ? Est-ce logique ?

— Tout cela n’a rien à faire avec la confession secrète aux prêtres, dit M. Dumont. Saint Jacques ne donne-t-il pas le même sens que nous à ces paroles, « tout ce que vous lierez ou délierez, » lorsqu’il dit, au 5e chapitre de son épître, verset 16e : « Confessez-vous les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez sauvés ? » Vous voyez : bien qu’il ne dit pas un mot de se confesser à un prêtre ou autre ministre de la religion.

— Pardon, monsieur ; mais pourquoi ne lisez-vous pas plus loin ? Continuez donc, s’il vous plaît, jusqu’au 15e verset. Ah ! je comprends : vous n’aimeriez pas à voir que ce même Apôtre ordonne d’appeler les prêtres de l’Église ; cela ne vous conviendrait pas, durant cette discussion surtout. Comme je viens de le démontrer, Jésus-Christ a donné à saint Pierre d’abord, et à tous les Apôtres ensuite, le pouvoir de lier ou de délier ; cependant, pour mieux vous convaincre, je vous citerai le 20e chapitre, verset 21e de l’Évangile selon saint Jean, qui est encore plus explicité. Voici ce que dit Jésus-Christ :

Comme mon Père m’a envoyé, je vous envoie. Et après qu’il eut dit ces paroles, il souffla sur eux et leur dit : Recevez le Saint-Esprit. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.

Eh bien ! messieurs, ces paroles sont-elles assez claires ? Jésus-Christ commence par leur dire : « Comme mon Père m’a envoyé, je vous envoie ; » ’0