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Page:Thomas Felix - La philosophie de Gassendi, 1889.djvu/196

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« La faculté que possède l’âme d’être émue ou affectée par la perception ou la connaissance du bien et du mal[1]. »

1° Cette faculté se distingue nettement des facultés sensitives et des facultés intellectuelles, et par l’objet qu’elle poursuit, et par son mode de développement, et par ses effets.

L’objet de l’entendement est la vérité, ce que la chose est ou paraît être ; l’objet de l’appétit est la bonté des choses, leur convenance, leur utilité : est bien pour lui, tout ce qui est agréable, conforme à notre nature ; est mal, tout ce qui nous est désagréable et contraireErreur de référence : Balise <ref> incorrecte : les références sans nom doivent avoir un contenu..

L’entendement et la phantaisie peuvent connaître sans que l’appétit soit ému ; on ne saurait être ému sans connaître. Qu’un étranger s’offre à nous, inopinément, sur notre passage, sa vue nous laisse indifférents : nous acquérons une connaissance, nous n’éprouvons pas une émotion. Qu’au lieu de cet étranger, nous rencontrions un ami, un parent qui nous est cher, et aussitôt la connaissance est suivie d’un vif sentiment de plaisir.

Enfin, « la partie connaissante demeure comme attachée dans l’âme, au lieu que la fonction de l’appétit redonde sur le corps ; c’est pourquoi il y a plus de trouble dans un cas, dans l’autre plus de calmeErreur de référence : Balise <ref> incorrecte : les références sans nom doivent avoir un contenu.. »

L’appétit, ainsi défini et caractérisé, peut donc être considéré comme une force qui s’ignore elle-même et qui ignore sa fin, mais qui apprend à connaître ce qu’elle est et où elle tend grâce à la phantaisie et à l’entendement. Tant que son bien ne lui a pas été révélé par la sensation ou l’image, elle reste, pour ainsi dire, plongée dans le sommeil ; dès qu’elle l’a aperçu, elle s’élance à sa poursuite, aspirant à le posséder d’une manière de plus en plus complète. Gassendi ne saurait donc souscrire à l’opinion des sensualistes qui, d’une façon absolue, placent la source de l’inclination dans le plaisir : c’est le plaisir, au contraire, qui a sa i. 2. • Appetitus in eo maxime a parte, racultateve cognoscente ditrert quod ut isla ad veritatem, reive exislenliam, seu id, quod res est, essevE apparet, terminatur, ac ralsitalem aversatur, in quam polest incidere : fü ipse ad bonitalem reive congruenliam, seu id, quo res juvans, aut tali ! videtur, contendit, et maliliam, seu id, quo res nocere polest, exhorres• cit. • (Gass., L Il, p. i69, , , o.)

3. Id., même Jia, e.

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  1. « Appetitus est seu pars, seu facultas qua anima ex apprehenso cognitove bono aut malo commovetur et afflcitur. » (Gass., II, p. 469.)