Page:Thorel de Campigneulles - Cleon, rhéteur cyrénéen, 1750.djvu/109

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conformément à ce qu’elles preſcrivoient, ſans prévoir les inconvéniens qui reſulteroient d’une pareille union ; ils crurent qu’il ſuffiroit de ſatisfaire au préjugé, & que dans le cas où j’étois, des nœuds biſarrement aſſortis ne devoient pas les arrêter. A force de me repéter qu’en aſſociant à l’Empire un miſérable tiré de l’eſclavage, qui ne ſe conduiroit que par moi, & qui ſuivroit toutes mes impreſſions, je ſerois toûjours la maîtreſſe des délibérations, & que je gouvernerois comme à l’ordinaire ; ils me perſuadérent, enſorte que je conſentis à tout ce qu’ils voulurent. L’agrément d’un Sacrificateur dont je croïois pouvoir diſpoſer à ma dévotion décida ſans doute de ma complaiſance. Si j’avois pû prévoir, combien j’aurois à décompter, je me ſerois bien gardée de ratifier un traité auſſi ridicule. Que m’en auroit-il coûté d’être affichée de nouveau ? qu’avois-je à ménager ? mais il falloit remplir ma deſtinée, & connoître l’adverſité dans toute ſon étenduë pour joüir dans la ſuite d’une meilleure fortune avec plus de tranquillité.