Page:Thorel de Campigneulles - Cleon, rhéteur cyrénéen, 1750.djvu/116

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
78

nir dans ma jeuneſſe, contre la cadette qui m’avoit attaqué à force ouverte. Celle-ci pour mieux fixer & aſſurer ſon uſurpation, n’employa dans le commencement que la ruſe & l’artifice ; elle ſe contenta d’agir ſourdement par le moyen du traitre qui négocioit pour elle, & qui ne la ſervit que trop bien ; & elle ne manifeſta ſa mauvaiſe volonté qu’après que Stafievo que le caprice me ramenoit quelquefois, s’en fut perſuadé comme moi.

Qu’on s’imagine ſi l’on peut la colère d’un jaloux que la raiſon autoriſe. C’étoit fait de moi, ſi je n’eus trouvé le ſecret de me dérober aux tranſports de ſa fureur. Mais finiſſons un recit dont les détails ne ſeroient pas agréables ? il ſuffit de dire que m’étant refugiée chez un magicien fameux, aux enchantemens duquel les Dieux ſe prévoient ſans reſiſtance, & qui menoit entre autres le fils de Maïa à la baguette, je me déffis par ſon ſecours d’une hôteſſe incommode qui avoit juré ma perte, & dont Stafievo ne put venir à bout. Sa mort mit fin à notre