Page:Thorel de Campigneulles - Cleon, rhéteur cyrénéen, 1750.djvu/28

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tant mes avantures à un jour favorable ; j’acheverai au moins indirectement l’apologie que je me ſuis propoſée.

Je gliſſerai ſur quelques circonſtances, & j’en tairai pluſieurs ; je n’aurois jamais fait ſi je voulois tout dire.

Pour la ſatisfaction des Lecteurs qui aiment l’ordre, je diviſerai cet Ouvrage en différents âges ; ils dévineront d’abord les conſidérations qui m’obligent à ſuivre, tantôt le langage ordinaire, tantôt l’ancienne manière de Philoſopher, qui conſiſtoit à tout peindre ſous le nom des Dieux, ou des paſſions Perſonnifiées.

Pour la netteté de la diction, la clarté du ſtile, & mon propre ſoulagement, je prendrai le genre convenable aux évènemens que j’ai à raconter ; je me traveſtirai en Déeſſe du bas étage ; & afin que rien n’échape à leur pénétration, je ferai la deſcription des individus de mon eſpéce, & de tout ce qui en dépend ; des poſſeſſions dont ils ſont ſouverains, des palais qu’ils habitent, ou plûtôt des temples où ils ſont adorés. A la différence près de