Page:Thorel de Campigneulles - Cleon, rhéteur cyrénéen, 1750.djvu/78

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Que ſa domination ne peut s’étendre au-delà des bornes que les Loix naturelles & fondamentales lui preſcrivent, par leſquelles la proprieté des biens dont elle diſpoſe arbitrairement, lui eſt interdite ; Loix, à l’autorité deſquelles elle ne peut ſe ſouſtraire, & qu’elle ne peut mépriſer comme elle fait, ſans manquer aux devoirs les plus eſſentiels d’une place où elle doit faire le bien ſeulement, & contribuer par ſa modération à la félicité de ſes ſujets ; loin de prétendre que leur miſère & leur ſervitude doivent flatter ſon orgueil & ſa molleſſe.

Que les revenus du Domaine excédent ſa dépenſe ordinaire, & que les frais auſquels l’engagent ſes nouveaux ſacrifices à la lune, ne ſont pas aſſez conſidérables pour établir des impôts exhorbitans qui arrachans aux ouvriers le fruit de leurs ſueurs & de leurs veilles, les expoſent à mourir de faim. Ignore-t-elle qu’elle ne peut-être à ſon aiſe qu’ils n’y ſoient, & que leur abondance, fait réellement la ſienne ?

J’eſpére de la fermeté du Conſeil que mon oppoſition ſera ſécondée, & qu’il