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Page:Thresor de la langue francoyse - 1606 - 1 - Nicot.djvu/633

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630 TI TI


Vn tiltre ou enseignement non subiect à contredit, Auctoritas irrefutabilis, Bud.

Declarer le tiltre auquel on iouyt, Auctoritatem rei laudare.

Demander nouueau tiltre, Nouationem pensionis cauere à fundi vectigalis possessore, Nominis obsoleti nouationem ab haerede aut rei possessore exprimere, Nomen instauratitium exigere, Bud.

Mon conseil ne moy ne doubtons point de mes tiltres ne de mon enqueste, ne de mon droict : ie ne crain seulement que la faueur des iuges, Nec me, nec meam aduocationem pœnitet quantum auctoritatum protulerim, quot quibúsque testimoniis vsus sim, quo iure causa mea nixa sit : sed metuo ab ambitu forensi, & à quibusdam iudicum nimium aequis causae inferiori, Bud.

Le procez auoit faute de bons tiltres & enseignemens, Literarum auctoritates in causa desideratæ sunt.

Vn procez fondé en plusieurs & diuers bons tiltres & enseignemens, Actio vel controuersia iure multiplici varióque coagmentata, Bud.

Poiser qui est le mieux fondé en tiltres, Literarum auctoritates perpendere, B.

Vn procez mal fourni de bons tiltres ou enquestes, Causa inermis, Budaeus.

Tiltre nouuel, Nouatio veteris nominis, B.

Prester à quelqu'vn quelques tiltres & enseignemens pour seruir à sa cause, Causæ alienæ laboranti subsidia mittere, Bud.

Les principaux tiltres & enseignemens d'vn proces, Auctoritates literæque cardinales causæ, B.

Il faut veoir dont procede originalement le tiltre ou possession, Abs stirpe auctoritas tituli requirenda vel possessionis est. B.

Produire ses tiltres & enseignemens, Signa strenuè inferre, & pedem conferre cum copiis aduersarij, Bud.

I'ay encore quelques bons tiltres & enseignemens que ie produiray s'il en est besoin, Adhuc anchoram vnam & alteram fortasse siccam habeo : quam, si opus erit, proferam, B.

Tiltres qui ne seruent de gueres ou rien, Auctoritates ieiunae.

Vn procez qui se vuide par tiltres, Causa constituta in auctoritate literaria, B.

Ceste cause se vuide par les tiltres, Stat huius causae ratio scriptis auctoritatibus, B.

Vieux tiltres & enseignemens authentiques, & sans contredict, ou non subiects à contredict, Auctoritatum scriptarum fides vetusta & consignata, & eleuatione maior, B.

Timbre de cloistre lequel on sonne pour conuoquer les religieux.

Timbre qu'on met sur vn heaulme.

Timbrer vn heaume de panaches, ou autres choses.

Timide & craintif, Timidus.

Timidité, Timiditas.

Timidement & craintiuement, Timidè.

Timon, m. acut. Est en cas de chariots, ce qui tient en estat le corps de la charrete ou chariot en tirant, Temo, qui est dit à tenendo, comme aucuns escriuent. Mais les charrons veulent dire que le timon n'est piece de charrete ou autre espece de harnois à limons, ains de coches & chariots à fleche, laquelle est ce qu'on appelle Timon. Ouide au 2. liu. des Metamorph. descriuant le chariot de Phaëthon, dit ainsi : Aureus axis erat, temo aureus aurea summæ curuatura rotæ. Ce que Marot a traduit en ces mots : Dor fut l'aisseul, d'or luisant tout autour. Les deux limons, d'or estoit le haut tour, De chaque rouë, qui est au contraire du dire desdits charrons, & Marot à raison d'ainsi l'auoir traduict. Car tout de mesme que le timon d'vn bateau est la piece auec laquelle on gouuerne, meut & contourne le bateau, on gouuerne aussi & tire on la charrete par les limons. Timon ou Temon se prend en outre pour le gouuernail d'vn vaisseau de mer & d'eau doulce, Clauus, Et selon ceste signification, on dit de celuy qui a la surintendance d'vne ville : Il tient ou a en sa main le temon, Clauum Reipub. manu tenet.

Timon d'vn nauire, Gubernaculum, Clauus, voyez Boiste de gouuernail.

Vne Tine.

Vn Tiné, c'est vn gros baston de quoy deux hommes portent sur leurs espaules ou de l'eau, ou du moust en vendanges, Vectis, Longurius.

Tinel, Le Roy assembla ses princes & son tinel.

Vne Tinette, ou cuue à se baigner, Labrum.

Tintamarre, m penac. Par onomatopœe, est vn mot fait du bruict que fait vn renuersement de choses de bois, fer, airain, & de telles matieres, & signifie, bruict, noise, Strepitus, Collisio, Et par metaphore, la crierie qu'vn homme ou femme fait estans en colere, & tançans, Rixosus clamor.

Tinter & sonner clairement, comme fait vn verre, or, ou argent, Tinnire, voyez Copter.

Si tost qu'il auront tinté, Simulac increpuerint, Bud. ex Cic.

Tintant & resonnant, Tinnulus.

Tintement, Tinimentum, vel Tinnitus huius tinnitus.

Tintouin, m. acut. Est vn nom imité du chifflement qui se fait aux


ventricules du cerueau & corne issant par les oreilles, & vient de tinter, aussi les Latins appellent tel Tintouin, Tinnitus aurium, Tintement d'oreilles. Et parce que tel tintouin empesche le repos de la personne, on l'vsurpe aussi par metaphore pour souci rongeant, trauail d'esprit & fatigation de l'entendement, Cura coquens, animúmque versans ac malè habens. Selon ce on dit, Il a bien des tintouins en la teste, Grauibus curis diuexatur, Cela luy a mis vn grief tintouin en la teste, Grauis ex eo cura eum incessit, Liu. lib. 23. Ou bien on le peut tirer de ce mot, Tintinnum, Qui se lit au vingtcinquiesme tiltre de la Loy Salique, qui est vn vieux mot François Latinisé, signifiant la clochete ou sonette qu'on pend au col des cheuaux & aumailles laschez en pasture pour aiséement les retrouuer, laquelle en paissant ils font sonner sans cesse, & à ce donne couleur ce que l'Italien dit Auere martello in testa, angi & diuexari graui cura, & dar martello a alcuni, Malè aliquem vrere, Terent. Et ce que nous disons, Il a vn reueillematin pour dire il a vn cuisant souci, qui luy oste le long sommeil & repos, comme si par dire, il a vn tintouin en la teste, on disoit, il a vne sonette d'vn angoisseux pensement qui se ramentoit sans cesse, Illi vsque grauis sollicitudo tintinnat, Et Catulle, a dit Aures tintinnat, Tintinnabulum, l'Italien dit Tintinno, Pour le son de telle petite sonette, Tintinnaculum.

Tique, ou Tiquet, Ricinus, Croton vermis canes & boues infestans, non habens exitum excrementi.

Tiran, c'est vne cordelle, cordon ou lesse, tirant laquelle on serre quelque chose, ainsi dit on les tirans d'vne bource, d'vne poche ou filet, d'vn chapperon de faulcon, pour les cordons, cordelles & courroyes seruans à serrer, la bource, le filet, le chapperon de faulcon.

Tire, f. penac. Est l'alleure d'vn seul traict sans repos, Ainsi dit on, Il va tout d'vne tire, Vno tractu, Vno impetu, Vno incessu, Ce qu'on dit aussi, tout d'vn traict metaphore prinse du iect d'arc. Tire aussi en equippage de femmes signifie le crespe qu'elles tirent & font sortir par les descoupeures de leurs hauts de manches.

Tout d'vne Tire, Tractim, Continenter, Vno impetu, Sans intermission.

Voler à tire d'aile, c'est tant que l'oiseau peut aller d'vn vol. Ainsi dit on vn faulcon auoir prins vn pigeon à tire d'aile, c'est à pure force de voler. Et le pigeon vole à tire d'aile, c'est à dire de grand & long vol.

Tirer, act. acut. Signifie ores mener à puissance de corps quelque chose, Trahere, Le cheual tire la charrete, Carrum trahit, Ores mettre hors. Il a tiré vn escu de la bourse, E crumena aureum nummum scutatum eduxit, Il a tiré vn fardeau de l'arriereboutique. Et ores ietter, comme, Il tire de grosses pierres, Torquet immania saxa, Duquel verbe en ceste signification vient ce mot Traict, comme quand on dit vn traict d'arbaleste, vn traict d'arquebouse, l'Espagnol, dit Tiro, Pour ce mesme. Et ores ruer, Calcitrare, comme, Ce cheual tire, gardez vous, Calce ferit ille, caueto, Ce que l'Espagnol dit de mesme, mais il y adiouste ce mot Coces, disant Tirar coces, Calcitrare, Ce que le François exprime quand il dit donner des coups de pied. Et tantost aller deuers quelque pays, Pergere, rectáque aliquo tendere, Comme il tire en Italie, Ce qu'on dit aussi, Il tire droict en Italie, In Italiam rectà pergit, Et selon ceste signification les veneurs disent vne beste tirer pays, quand elle ne s'amuse à ruser & tournoyer, mais fuyt les droictes voyes ou routes, & tirer à la mort, d'vn qui est en agonie & se meurt, qu'on dit aussi estre tourné à la mort, Vergere ad lethum, morti incumbere, ad interitum rectâ pergere, Car tirer à la mort n'est pas relucter & contretirer à la mort, comme aucuns (à cause de la penible dissolution du corps & de l'ame qui resemble à vne lucte frenant) estiment, Reluctari letho, Ains estre acheminé & marcher grand pas à la mort, Ad interitum rectâ pronúmque tendere.

Tirer par force, Rapere.

Tirer en diuerses parties, Distrahere.

Les cures & soings tirent en diuerses pars l'esprit de l'homme, Curae diuersè trahunt animum.

Tirer par force de harceler, Exprimere, Exculpere, Extundere, Bud.

Il en tira dix sesterces à toutes les peines du monde, Decies sestertium expresserat, B. ex Sueton.

Tirer à force iusques au lieu où on veut, Pertrahere.

Tirer hors de la maison par force, Eripere aliquem domo.

Prendre & tirer à soy vne, &c. Ad se vertere partem alicuius rei.

Tirer à son opinion, In suam sententiam trahere.

Tirer, ou mettre hors, Detrahere, Efferre, Eruere, Exerere, Extrahere, Promere, Expromere.

Tirer hors les sors, Sortes trahere.

Tirer ou mener hors, Educere.

Tirer hors & espuiser, Exantlare.

Tu tires hors tout le bon, Quod boni est excerpis.

Tirer hors de terre, Effodere è terra.

Tirer hors du col, De collo detrahere.

Tirer hors ses pieds du lict, Deducere pedes de lecto.

Ceste herbe a la force de tirer hors, Extractoria vim habet hæc herba.