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Page:Tiercelin - Bretons de lettres, 1905.djvu/100

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de Saint-Malo, les étudiants allaient encore « manger de la galette » chez Jamet.

Ce Jamet, surnommé Poganne, était célèbre à Rennes pour les bonnes farces qu’il avait faites aux Prussiens, en 1815. L’une de ces farces consistait à mettre du suif, au lieu de beurre, sur les galettes qu’il était forcé de leur vendre. Où le patriotisme va-t-il se nicher ?

Les joies de la Basoche ne se bornaient pas à boire et l’un de ces jeunes gens, Leconte de Lisle peut-être, nous en conte de plus poétiques dans le numéro du 30 décembre 1838 du journal Le Foyer,

Mais vienne le printemps avec ses soleils d’or
Et nous aurons le Mail et le riant Thabor
Et les champs pleins de fleurs et le Jardin des Plantes,
Où se glissent, le soir, tant de femmes charmantes,
Qui viennent voir fleurir un arbuste étranger
Ou sentir les parfums qu’exhale l’oranger.
Puis au bord du canal les joyeuses baignades
Et de la Prévalais les douces promenades.

Paul Loysel, étudiant d’alors, et qui devait mourir sous la robe du Jésuite, a chanté, lui aussi, la beauté calme du Thabor et ses plaisirs permis, dans un poème de ses Paysages Bretons, intitulé À Paul et adressé à son cousin