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de tous les imprimeurs de fournir leur concours au journal projeté. Le prospectus déjà imprimé et les articles proposés à l’impression ne laissent aucun doute sur le caractère du Scorpion, où les personnages les plus recommandables par leur position et les plus honorables par leur caractère sont l’objet des attaques les plus vives. En imprimant de pareilles œuvres, les imprimeurs seraient complices et bientôt le ministère public serait obligé de les poursuivre… Le Tribunal ne peut les contraindre à accepter une telle responsabilité. »

Tel fut aussi l’avis du procureur du Roi, M. Malherbe et ses conclusions furent celles de Me Caron. Le 9 janvier 1843, le Tribunal donna gain de cause à l’imprimeur récalcitrant et débouta Leconte de Lisle et Duclos de leurs prétentions.

Ce fut la dernière manifestation littéraire de Leconte de Lisle à Rennes. À bout de ressources et las de cette vie de privations, dans l’ennui d’une ville de province qui devenait hostile peu à peu, il finit par céder au désir de ses parents et s’embarqua pour retourner à Bourbon, après un séjour de près de six années à Rennes.


Il était de retour dans sa famille à la fin du