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Page:Tiercelin - Bretons de lettres, 1905.djvu/168

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se répandaient au dehors avec une abondance incapable pourtant de tarir sa prodigieuse imagination d’aventures. Ce fut un chevalier errant, merveilleusement halluciné par l’argent et par la noblesse, mais qui ne put, hélas ! donner à ses ardeurs conquérantes un assez libre champ à travers la vie moderne et dans sa famille ruinée. Il voulut batailler pour d’autres noms que le sien et reconquérir d’autres fortunes que la sienne. Il fit des prosélytes par sa belle vaillance à partir en guerre et sa belle assurance à lutter : mais parce que, le plus souvent, il ne fut pas victorieux, on a dit qu’il avait fait des victimes sur un champ de bataille où les vaincus s’appellent habituellement des dupes. Il serait fort injuste de le juger trop sévèrement en le mesurant à l’aune de ceux qui naquirent et vécurent bourgeoisement. Les conditions de son existence et ses traditions de famille même expliquent et excusent bien des bizarreries de sa conduite. Il n’y aurait peut-être pas grand intérêt à cette justification, si les documents que je vais faire connaître n’intéressaient pas en même temps la physionomie de son fils ; c’est leur valeur relativement à celui-ci qui m’a déterminé à les produire. En ce qui concerne le descendant des Grands Maîtres, les recherches généalogi-