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Page:Tiercelin - Bretons de lettres, 1905.djvu/19

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leconte de lisle étudiant

mieux, comme ton père fit pour moi dans ma jeunesse. »

Hélas ! que ne pouvait-il déléguer, avec son autorité, un peu de sa tendresse : mais Charles Leconte de Lisle ne devait pas trouver près de son oncle de Dinan l’indulgence de ses parents, et la vie à Rennes allait être pour lui bien différente de celle de Bourbon.

Ce à quoi M. Leconte de Lisle tient par dessus tout, c’est à savoir « la vérité, toute la vérité sur son fils. Si elle est pénible, il tâchera d’y remédier. Qui n’a pas commis des fautes dans la vie ? Encore vaut-il mieux connaître les erreurs de son fils que de le croire dans la bonne voie, quand il est égaré. »

« Enfin, conclut M. Leconte de Lisle dans ses recommandations à son cousin, sois sévère avec Charles pour la reddition de ses comptes. Cela lui apprendra à avoir de l’ordre. Il n’est point habitué à garder de l’argent. Dans le principe, ne lui confie que l’argent de ses plaisirs et de ses leçons particulières, non qu’il soit aucunement capable d’en mésuser, mais il est si étourdi qu’il laisserait son secrétaire ouvert et il pourrait être dupe. Lorsqu’il sera habitué à soigner lui-même ses affaires, il est digne de toute confiance ; lui aussi sera un honnête homme. »