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BRETONS DE LETTRES


Que j’étais loin, dans les rêves,
Qui sans trêves
Tourmentent un jeune orgueil,
De prévoir qu’un jour peut-être,
Ô mon maître,
J’occuperais ton fauteuil.

Oui, dans ta bibliothèque,
Cette Mecque,
Le sort m’a fait arriver ;
J’en connais chaque volume,
Mais ta plume
Me reste encore à trouver.


Je me rappellerai toujours, non sans émotion, ma première visite à l’Arsenal et les bonnes heures que j’ai passées dans l’hospitalière maison du poète.

Je revois le vestibule tendu de mousselines blanches et roses qui m’avaient étonné un peu, le salon très étroit, tout en longueur et que j’avais surnommé « le wagon de première classe, » le cabinet de travail et le bureau, près de la fenêtre.

Je n’étais pas très gai à vingt ans, et je me rappelle avoir subi là une de mes plus navrantes crises de tristesse sans causes. C’était un soir de Noël. M. et Mme Hippolyte Lucas m’avaient invité à faire le réveillon chez eux et j’étais parti. En route, une vague tentation