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Page:Tiercelin - Bretons de lettres, 1905.djvu/258

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par M. Lacaussade, un cahier de notes dont le titre est celui-ci : Séjours à Scaër. Et avec quelle émotion je l’ai lu : à chaque page, j’y retrouvais la confirmation de traditions encore vivantes, de souvenirs recueillis par moi, et j’y rencontrais des personnages, enfants alors, hommes graves aujourd’hui ; j’y suivais au jour le jour et, dans leur ordre même, les événements qui m’avaient été contés et dont l’authenticité s’appuie maintenant du témoignage du principal personnage.

Scaër, « dont le nom, » dit Cambry, « est assurément peu fait pour la musique et pour la poésie » — Cambry n’avait pas prévu Brizeux — Scaër est à cinq lieues de Quimperlé. La commune est la plus grande du Finistère ; elle a 12.000 hectares et près de 6.000 habitants. Le Faouet, Guiseriff, Gourin, Châteauneuf du Faou, Coray, Briec, Rosporden, Bannalec, voilà les petites villes ou les bourgs voisins. Il y a cent ans, deux forêts considérables couvraient une partie du canton de Scaër : Coatloc’h et Cascadec. Bien des arbres étaient tombés déjà, avant que Brizeux y vint habiter : et bien d’autres encore sont tombés depuis. Il y a cent ans, selon Cambry, l’état des rues de Scaër était déplorable. « Une eau fétide, infecte et verte se