Page:Tiercelin - Bretons de lettres, 1905.djvu/36

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blent être venues du candidat lui-même. Charles se montrait peu soucieux de s’y préparer, à moins que, se trouvant suffisamment préparé d’avance, il ne crût inutile de peiner sur des bouquins classiques. Déjà se manifestaient en lui les premières rébellions et l’artiste s’éveillait dans l’étudiant.

Ce serait la peinture qui aurait motivé sa première escapade, s’il faut en croire un billet au crayon, destiné à calmer les fureurs de son oncle.

Deux artistes de Paris, amis de son ami Cliquot, l’avaient invité « à faire avec eux une petite tournée » ; ce dernier l’engagea à partir avec lui, contrarié qu’il eût été de revenir seul. Charles consentit à l’accompagner « certain de pouvoir revenir de suite » mais le manque d’argent les retint en route et notre étudiant en rupture d’études, dut faire « treize lieues de chemin à pied et un sac de peinture sur le dos, ce qui fait, écrit-il, que je suis maintenant harassé de fatigue ». Il comprenait bien l’inquiétude de son oncle, mais « une petite tournée comme celle-là » ne devait pourtant pas le fâcher contre lui. Comme on le battait froid depuis quelque temps, il n’avait pas osé en demander l’autorisation, ce qui ne l’empêche pas de reconnaître qu’il n’a pas agi « comme il aurait dû le faire. »