Page:Tiercelin - Bretons de lettres, 1905.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Les hommes droits et vrais,
Amoureux de la paix,
Perdent tous leurs procès.

Là, le bon citoyen
N’est jugé propre à rien :
On le lui montre bien.

Là, toujours des débats,
Des guerres, des combats
Qui ne finissent pas.

Oh ! que voir je voudrais
Ce qu’on ne vit jamais :
Un honnête Rennais[1].
 
En quels traits plus hideux
Te dépeindrais-je mieux,
Mégère aux traits affreux ?

Tes soldats, vrais brigands,
Pillent tes paysans
Et sèment dans leurs champs

La mort et ses horreurs,
Le vol et ses fureurs,
L’incendie et les pleurs,

Brigandage sans frein
Qui brave avec dédain
Le châtiment divin.

  1. « Je n’ay congneu, dit Polygame, pour vray et entier marchant homme de bien qu’un marchant drapier de Rennes l’appelé Jamet Jan, » Contes d’Eutropel. XXXVI. C’est un bel éloge, après la satire de Marbode.