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Page:Tiercelin - Bretons de lettres, 1905.djvu/53

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En 1636, un voyageur, Dubuisson-Aubenai, a parcouru la Bretagne ; voici comment il a vu Rennes.

D’abord, il cite l’opinion de d’Argentré, très flatteuse, au moins pour les fortifications de Rennes : « que le circuit de Rhennes, parsus ses murs aujourd’hui, est de 3.450 marches ou pas communs et que c’est la ville de la plus grande étendue de Bretagne, en très bonne assiette, et jugée forte de tous les hommes de guerre, en sorte qu’il y a peu de villes en France qui la secondent ». Sur quoi Dubuisson proteste : « Belle, belle, o bone vir, sed nunc non est vere, » et il redécrit à sa manière : « Le circuit est médiocre et comme d’une demi-heure ou fort petite heure de chemin…

« La plus menue populace sont les artisans de toute sorte, épars par toute la ville, mais principalement abondants et presque tous en la basse ville, au delà de la rivière et du côté de sa rive gauche. On appelle ces sortes de gens les gars de Rhennes et sont la plupart ivrongnes et séditieux… La ville est peu belle. Le pavé est comme celui de Vienne, en Autriche, fort petit et pointu, les rues étroites, les maisons s’élargissant par le haut, en sorte qu’en beaucoup de lieux, elles se touchent presque l’une l’autre et à peine le jour entre-