Page:Tiercelin - Bretons de lettres, 1905.djvu/56

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Où coule la bourbe avec l’eau ;
Là, pour tout poisson, la grenouille
Sort de la fange et du limon.
Puis avec un horrible ton
Se jette dans l’eau qui la souille.
Là tous les égouts d’alentour
Viennent apporter chaque jour
Un tribut d’ordure et de peste ;
Là le flambeau de l’univers
Puise cette vapeur funeste
Dont on voit infecter les airs.

Suit une énumération des galanteries des dames de la ville, qui essayent par leurs grâces de réparer la laideur du lieu : œillades, appas, mouchoirs à l’envers, doux propos, etc.

Elles auraient perdu leur temps, je crois, auprès de ce religieux de Vitré qui écrivait, à l’occasion de l’incendie de 1720 : « Pour vous figurer la situation de cette infortunée ville, rappelez-vous ou Rome ou Troie ou les villes criminelles : ce n’est qu’un monceau de cendres et un tas fumant de débris, » comparaison qui ne peut sembler excessive, étant donné que l’excellent Père affirmait qu’une « pluie de feu visible » était tombée sur la ville, sans doute pour la châtier, et que « tous l’ont vu et l’assurent ». Sodome ou Gomorrhe, n’est-ce pas ?

Dans son livre, l’Elégie en France, Henri Potez