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Page:Tiercelin - Bretons de lettres, 1905.djvu/69

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Encore une autre opinion et qui n’est pas négligeable, d’autant qu’elle est contemporaine du séjour de Leconte de Lisle. Par une coïncidence curieuse, au moment où, débarqué à Nantes, il traversait Rennes pour se rendre à Dinan, Stendhal visitait la « capitale de la Bretagne. » Voici quelles étaient ses impressions de voyageur[1] (Juillet 1837) :

« Comme je savais que Rennes avait été entièrement détruite par l’incendie de 1720, je m’attendais à n’y rien trouver d’intéressant sous le rapport de l’architecture. J’ai été agréablement surpris. Les citoyens de Rennes viennent de se bâtir une salle de spectacle, et, ce qui est bien plus étonnant, une sorte de promenade à couvert, première nécessité dans toute ville qui prétend à un peu de conversation.

« On a commencé depuis nombre d’années une cathédrale, où les colonnes sont, ce me semble, en aussi grand nombre qu’à Sainte-Marie Majeure, ou à Saint-Paul-hors des murs (Rome). Mais, grand Dieu ! quel contraste ! Rien de plus sot que cette assemblée de colonnes convoquée par le génie architectural du siècle de Louis XV.

  1. Mémoires d’un Touriste, II, 43 et seq.