Page:Tiercelin - Bretons de lettres, 1905.djvu/74

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vivent sans travailler, non dans l’aisance, mais dans la gêne, à l’abri de quelques petits revenus fonciers ou d’intérêts de capitaux… »

Les chemins de ter, l’adduction des eaux, l’invasion des tramways ont déjà changé tout cela et je crois que désormais la modernisation de la ville ira vite. Ceux qui ont mon âge ont connu l’ancienne ville et l’ancienne vie dans leur tranquille douceur, et peuvent se faire une plus juste idée de ce que pouvait être l’existence à Rennes un quart de siècle avant leur naissance.

Le mieux est de prendre l’opinion d’un contemporain, d’un homme sage qui écrivait en 1838, l’année même où Leconte de Lisle se faisait inscrire sur les registres de la Faculté de Droit. Ce contemporain, cet homme sage, c’est l’abbé Manet, et son Essai sur la Ville de Rennes paraissait justement cette année-là même, chez MM. Vatar, Molliex et Mlles Blouet, libraires. Voyons un peu ce que pense de Rennes, ce Malouin au franc parler.

« Le climat de Rennes est doux et l’air y est sain, mais presque toujours humide et chargé de vapeurs… Les orages y sont rares et encore bien plus rarement y tonne-t-il avec force ; mais les pluies y sont fréquentes, et il y pleut même souvent tandis que le ciel est