Page:Tiercelin - Bretons de lettres, 1905.djvu/97

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a acquise en ont fait un de ces types dont l’exposition publique serait un danger pour l’homme ignorant et une honte pour l’administration qui l’autoriserait. » Telle était l’opinion de la Préfecture, basée surtout, je pense, sur la ressemblance de la tête que Frédérick se faisait dans ce rôle,


À la représentation du 11 juillet, il y eut du tapage ; le public s’obstinait à réclamer les deux pièces. Le soir, une agression eut lieu contre la Préfecture, dont un communiqué officiel rend compte dans l’Auxiliaire Breton, Quelques jeunes gens, « assez bien mis et parlant le langage de ce qu’on appelle communément des gens bien élevés, » s’étaient réunis sur la Motte. Une fanfare de cors de chasse les accompagnait. Au signal des cors, une volée de pierres est lancée contre l’appartement du préfet et de sa famille. Une seconde fanfare se fait entendre, rythmée par une seconde volée de pierres adressée cette fois à l’aile de la rue de Fougères. Puis, la troupe se disperse. La Préfecture ne céda pas, et pour éviter de nouveaux désordres, Frédérick Lemaître dut filer à l’anglaise. Déjà, depuis un an, les étudiants, à la suite de coups de cannes aux agents dans l’intérieur du théâtre, avaient dû,