Page:Tiercelin - Ropartz - Le Parnasse breton contemporain, 1889.djvu/39

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LÉON-L. BERTHAUT

AU POÈTE

POÈTE, enfant chéri de l’éternelle Attique,
Toi qui souffres le plus des humaines douleurs.
Tu caches aux regards tes tourments et tes pleurs;
Tu fais de ton sanglot d’agonie un cantique.

Immortel primitif, dans ton âe ascétique
Tu vois les songes bleus crouler sous les malheurs:
Et, le front haut, l’œil sec, superbe en tes pâleurs,
Tu vas résolument, fier sous la dalmatique.
Si parfois tu connais louanges et parfums,

N’as-tu pas le regret de grands amours défunts ?
Ton chemin n’est-il pas un chemin de calvaire ?

Cependant, flagellé du rire des passants.
Tu chanteras toujours, ô sublime Trouvère,
Ton invincible espoir des amours renaissants.