— Pourquoi ne divorce-t-elle pas ? demandai-je. Tu pourrais l’épouser.
Il haussa les épaules.
— Divorcer, elle ? C’est difficile à cause des enfants. Et puis, et puis… à mon âge on n’épouse pas une femme de quarante ans.
— Mais si tu l’aimes ?
— Je l’aime, je l’aime… Évidemment, je l’aime. Elle a été parfaite pour moi. Mais je ne l’aime plus comme tu sembles le croire.
Il alluma une cigarette. Curieuse, j’insistai :
— Elle est jolie ?
— De beaux restes.
Il me flatta la joue du bout de ses doigts :
— Ce n’est plus ce velours de pêche. Ah ! Marianne, que tu es fine, svelte et légère ! Que cette robe à mille plis te sied bien ! C’est beau, la jeunesse, Marianne, Mariette, Marion !
D’autres fois, c’était moi qui parlais. Je disais mes rêves d’adolescente, la crise religieuse, l’indifférence où j’étais tombée, la volonté que j’avais de vivre toute la vie. Je