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avant l’amour

— Non.

— Mon père ?

— Au jardin.

— Tu peux rester quelques minutes ?

— Mais, dis-je malicieusement, quand je t’aurai remis la surprise, tu voudras rester seul pour la savourer.

— Parle donc ? Tu me mets sur les épines… Cette surprise… vient de toi ?

Sous la lumière pâle des fenêtres voilées de blanc, il penchait vers moi son visage aux durs méplats, aux arêtes dures, où chatoyait l’agate dorée des prunelles entre les cils noirs. Assis près de la table couverte de livres, le coude sur un manuscrit déployé, la joue sur la main, il souriait avec une indéfinissable angoisse. Je jetai la lettre mauve devant lui.

— Tiens, voilà ta pâture d’amour… Tu dois être heureux… On t’aime !…

— C’était donc cela, s’écria-t-il désappointé.

Je feignis de me retirer.

— Marianne, tu pars ?