est tombé en disgrâce, Rébussat l’a abandonné et accablé, lâchement. Rébussat, mon cher, c’est un Tartuffe aux souplesse de Scapin.
— Un homme intelligent !
— Très intelligent ! Il a de l’élégance, du charme, de la verve, toutes les qualités qui abusent les hommes et séduisent les femmes. Aussi quelle rapide et brillante carrière ! Député à trente ans, le voilà ministre.
— N’avez-vous pas écrit un article contre lui, Antoine ?
— Oui, pour répondre à celui dont il honorait la mémoire de Lethierry, son ex-protecteur… Nous avons failli nous battre ; mais Rébussat n’y tenait guère. Il m’a gardé une noire rancune, je le sais.
— Mon pauvre Antoine, dit madame Marboy, vous avez l’art de vous faire des ennemis.
— Et des amis ! dis-je en rompant la discussion. Que vous importe monsieur Rébussat ? Je vais calmer les colères avec une tasse de thé.
— Puis-je vous aider, mademoiselle ? dit Clairmont.