Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/135

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inclinée vers sa broderie et les paupières baissées, — tu es bien libre !… Mais si tu te détraques, Georges, que deviendrons-nous ?… Il faut éviter ces occasions de tristesse… Il le faut…

— Ma douleur vous ennuie. C’est très naturel, dit Georges amèrement… Vous n’avez pas de chagrin, vous autres… au contraire… Et je tâcherai de me contenir, devant vous…

Pauline protesta.

— Voilà bien tes susceptibilités, tes exagérations !… Je ne me plains pas… Je ne me suis jamais plainte… Et si je te demande, aujourd’hui, d’être raisonnable et de te bien soigner, c’est par affection… Tu dois penser aussi à tes enfants… Germaine, ce pauvre chat, a été toute révolutionnée… Elle a pleuré pendant une heure, et je lui ai donné du tilleul avec de la fleur d’oranger…

Clarence, pris de remords, s’excusa :

— Oui, j’aurais dû vous épargner cette scène… J’avais oublié que vous étiez là…

— Évidemment… tu l’avais oublié…

— Je bouleverse votre existence… Quelle mélancolie dans votre maison !…