Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/193

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— Ma chère enfant, il n’y a pas que l’amour dans la vie…

Les paroles de Mirame l’agaçaient un peu… Il ne s’avouait pas qu’il avait pu être, — comme tant d’autres, — prudent, veule et lâche devant l’amour.

Le train dépassait Verrières. On voyait des champs, des meules, des coteaux boisés. Le soleil chauffait à travers les nuages quand parut la gare de Bièvres.

C’était une des grâces de Mirame : elle s’accommodait de tout. Contente d’aller en voiture, elle était ravie d’aller à pied. Elle aimait toutes les cuisines et dormait dans tous les lits, — ce qui ne veut pas dire dans les lits de tous. — Elle parlait avec plaisir et ne souffrait pas de se taire. Elle n’avait pas de malaises, pas de caprices, pas de manies, — pas même d’habitudes.

Ses amis prétendaient qu’elle devait cette sagesse à son heureux caractère. Ils ne soupçonnaient pas que cette résignation aimable était faite d’indifférence, et que cette indiffé-