Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/214

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

gency : la cloche d’un couvent répond ; puis, au rez-de-chaussée, le coucou de l’étude interrompt ses pulsations lentes et sonne, d’un timbre sourd et prolongé… Des pas trotte-menu descendent l’escalier… La servante, levée la première, va tirer les verrous de la porte, et ceux de la grille, au bout du jardin… maître Lebon — le tuteur de Robert — et madame Isabelle Lebon reposent encore.

Au bout de la chambre étroite, les rideaux de mousseline deviennent un rectangle pâlissant, et voici que les meubles surgissent des ténèbres… Robert ouvre les yeux, bat des cils, et regarde, effaré, cette chambre de son enfance, les roses vertes du mur, les panoplies de cannes à pêche et de filets à papillons, les deux portraits qui font deux taches indistinctes dans leurs cadres où luit un reflet… Ses vêtements de lycéen gisent, en désordre, sur une chaise… Il ne sait plus très bien pourquoi il est revenu chez son tuteur… Comme sa tête est lourde et brûlante !… Un tic tac — trop proche ! — retentit douloureusement dans son cerveau : il étend la main puis saisit sa montre, sur la table de nuit, et touche un panier demeuré là… Une dépêche !…