Page:Tinayre - L Amour qui pleure.djvu/29

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— Tu ne sais pas encore quel accueil on fait à La Princesse ?

— Je ne sais rien. Aucune lettre, depuis deux jours. Et le directeur du nouvel Opéra de Pest, entre autres, devait m’écrire… Ah ! ce n’est pas toujours commode d’habiter Roncières, à quinze heures de Paris, à trois heures du chemin de fer… Pas de poste, pas de télégraphe, pas de téléphone, pas de diligence… Et tu dis que notre cheval est estropié… C’est charmant !

— À qui la faute ? Tu l’as voulu, ce château !… Il te semblait que tu ne serais jamais trop loin de Paris… On nous offrait une villa superbe, près d’Honfleur, dans un pays magnifique, — et propre !… Ici, les paysans sont plus sales que leurs animaux. La maison même est inconfortable… Il faut des réparations perpétuelles, et ce n’est pas commode d’avoir les ouvriers !… Quant aux fournisseurs, ils se moquent de nous, parce qu’ils ne craignent pas la concurrence… Le boucher, par exemple… il vient tous les trois jours, tous les quatre jours, à son gré… Alors, que mangeons-nous ?… des poulets maigres… du gibier… Et tu détestes le gibier…

La pensée de Clarence fuit encore… Où