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Page:Tinayre - L Oiseau d orage.djvu/100

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— Vous me le conseillez.

— Je vous le conseille.

Elle s’était remise à marcher, le long des plates-bandes, détournant la tête et relevant d’un geste fiévreux les cheveux qui jouaient sur ses tempes… Tout à coup, Demarcys la prit par le bras et l’arrêta net.

— Regardez-moi, dit-il impérativement, regardez-moi en face.

Elle cria presque :

— Laissez-moi… Que me voulez-vous ?… Laissez-moi donc !

Mais il avait vu la pâleur de son visage, la contraction de ses lèvres, l’éclat dur de son regard. Il la maintint, il la força à rester sous ses yeux, éperdue, livrant le secret de son âme, tous ses voiles tombés, et tremblante de jalousie, de colère, d’amour et de douleur.

— Marthe !

Deux larmes parurent au bord des cils noirs, glissèrent, laissant sur la joue veloutée une trace brillante ; et deux autres coulèrent, puis deux autres. Demarcys, impitoyable, insista :