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Page:Tinayre - L Oiseau d orage.djvu/107

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sanglot des veuves et le cri des mères. Il croyait à la force du serment, à l’immortalité d’un amour unique et il se sentait trop sincèrement aimé pour se demander, une minute, si l’affection d’habitude n’avait pas remplacé l’amour. La froideur de Marthe, en l’étonnant, l’eût averti. Mais exaltée par ses remords, Marthe, lui témoignait un attachement plus tendre. Le doute ne l’effleura pas.

La jeune femme boucla les courroies de sa valise. Elle se releva. Chaumette la regardait. Qu’elle était charmante ainsi, les joues colorées, les yeux plus clairs, la taille et la gorge libres dans la grande blouse plissée en fin crépon blanc.

— Viens, dit-il, je veux te parler.

Elle s’approcha et la prenant à la ceinture, il la fit asseoir sur ses genoux. Alors, elle posa sa main sur l’épaisse chevelure grisonnante qu’elle aimait à caresser, et tous deux demeurèrent dans cette attitude.

— Tu es bien jolie, ce soir, dit-il… Vois si je