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Page:Tinayre - L Oiseau d orage.djvu/127

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À droite, la rive se creusait vers Fouras. L’île de Ré s’estompait au large de Rochefort, comme un nuage. À gauche, les couches fuyaient jusqu’à l’embouchure de la Seudre, jusqu’à la barre blonde des dunes dressées vers le pertuis de Maumusson où l’éternel embrun blanchissait sur le glauque saphir des eaux mobiles. Mais les yeux de Marthe, cernés de fatigue et de tristesse, ne quittaient pas la ligne des pins dressés comme une couronne sombre sur la sablonneuse Oléron.

Un homme coiffé d’une casquette galonnée vint prendre la valise de Marthe. C’était le capitaine du petit vapeur.

Il salua :

— Vous devez bien vous ennuyer ici, madame Chaumette. Vous devriez vous promener un peu.

— Nous embarquons bientôt ?

— Tout à l’heure.

Le capitaine courait vers le bateau. Marthe le suivit de loin, évitant les coquilles coupantes et les pierres recouvertes d’un verdâtre et gluant lichen de mer. Sous ses pas, des crabes