pensait-il. Ses préjugés mêmes me plaisent parce qu’ils perpétuent en elle une lutte qui exalte l’amour. Ils serviront à la consoler plus tard, quand les circonstances nous sépareront. Je ne crois pas qu’elle me donne jamais un successeur. Elle a l’âme religieuse. La dévotion offrira un refuge à son âge mûr et elle finira par se persuader que Dieu ne lui sera pas trop sévère parce qu’elle m’aura aimé de tout son cœur… Qui sait où je serai alors ? À Paris, peut-être, marié, orné d’un beau titre, converti à la saine morale… Cette liaison me fera un joli souvenir. »
Demarcys, assurément, était un sage, mais cette sagesse fut mise à l’épreuve quand il trouva la maison des Chaumette pleine de parents inconnus. Il lui fallut même des prodiges d’énergie pour ne pas laisser percer une mauvaise humeur qu’aggravait l’hostile indiscrétion des cousines de Marthe — vieilles pécores aux longs nez, aux corsages plats, aux chapeaux bizarres, ornés de nœuds ponceau et de raisins noirs. La plus revêche occupait la