— Marthe, je suis sûr de toi.
— Ce n’est pas réciproque.
— Parce que tu penses que je me marierai un jour ?
Elle ne répondit pas.
— Il faut que tu trouves un réel plaisir à te tourmenter, ma pauvre amie. Je me marierai peut-être, mais ce ne sera ni demain, ni dans un an. Je t’aimerai longtemps, ma petite Marthe.
— Mais tu cesseras de m’aimer. Jamais tu ne m’as dit, jamais tu n’as cru que tu m’aimerais toujours. Je ne suis rien dans ta vie.
— Au lieu de nous disputer, nous ferions mieux d’aviser au moyen de nous rencontrer, dit Jean. Croyez-vous que je puisse vivre ainsi, privé de vous ? Mais, sans doute, votre paisible passion s’accoutume à l’absence. Vous ne m’embrassez même pas.
Elle lui donna un baiser et soudain ses yeux s’emplirent de larmes.
— Bon ! des pleurs… À quoi pensez-vous ?
— Je pense au passé, dit-elle, en essuyant ses joues humides. Vous étiez si tendre, si