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Page:Tinayre - L Oiseau d orage.djvu/146

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— C’est vrai. Ma vie est faite et je sais que vous ferez la vôtre. Aussi ne vous ai-je demandé aucun engagement. Quittez-moi, mariez-vous. Je ne récriminerai pas. Vous êtes libre.

Il se tut, ne sachant que répondre, sentant bien que Marthe disait la vérité, que jamais il n’avait pensé à s’attacher à elle, corps et âme, éternellement. Il n’essayait même plus de se duper par la sonorité des paroles creuses, en invoquant, comme naguère, la tendresse et le dévouement. Il n’était plus question de la durable union des âmes dans cette affaire où la curiosité et le désir d’un jeune homme étaient seuls en jeu. Rien de plus banal, en somme, que cette aventure.

Demarcys partit donc sans avoir obtenu le rendez-vous qu’il souhaitait. Son désir inassouvi se mêlait d’ennui jaloux, quand il songeait à Chaumette. Marthe, sans doute, ne se refusait pas à son mari, tandis que lui, l’aimé, le conquérant, se contentait de promesses vagues. Il jugea donc légitime et nécessaire d’accueillir les distractions galantes qui lui