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Page:Tinayre - L Oiseau d orage.djvu/148

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Elle attendait le visiteur, étendue sur le canapé du salon.

— Réservez pour une autre occasion vos compliments de condoléance, dit Chaumette avec un sourire. Le malaise de Marthe est sans gravité.

Demarcys trouva Marthe un peu maigrie et pâlie, les yeux cernés d’une nacre fine, mais charmante et désirable toujours. Il attribua cet état de langueur à l’ennui de l’absence, à des soupçons que Marthe avait laissé percer dans ses lettres, et que l’absence de Jean avait justifiés. Elle était certainement heureuse de revoir le voyageur, et la seule prudence glaçait sur ses lèvres ces demi-mots que comprennent les amants, furtives caresses du langage. Elle était réellement indisposée, aussi, car elle se retira aussitôt après le dîner. Demarcys en témoigna de l’inquiétude, mais Chaumette le rassura.

Le lendemain, Marthe avait repris sa physionomie ordinaire. Jean remarqua pourtant qu’elle touchait à peine aux plats qu’on leur servait. Le docteur ayant fait porter le café au