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Page:Tinayre - L Oiseau d orage.djvu/153

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— Je n’espérais plus vous voir, dit Jean à mi-voix. J’étais dans une inquiétude affreuse… Oh ! Marthe, quel supplice de ne pouvoir vous écrire, ni vous parler librement… Est-ce que votre mari ?

— Il ne soupçonne rien.

Jean respira. Il s’était assis dans un fauteuil, près du lit, et Marthe, debout devant lui, muette, le contemplait profondément.

— Jean… murmura-t-elle, et à plusieurs reprises, comme en songe, elle prononça son nom… « Jean… c’est vous… c’est Jean… »

— C’est votre Jean, votre ami, votre amant… C’est lui, ma chère Marthe.

Elle frissonna. Le jeune homme l’examinait avec surprise…

— Eh bien ? dit-il.

Elle fit un effort pour rassembler ses idées, composer son visage, parler…

— Jean, mon ami, mon amant… comme vous dites… je ne vous demande pas si vous m’aimez… Si vous ne m’aviez pas aimée… vous… vous ne m’auriez pas… vous ne