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Page:Tinayre - L Oiseau d orage.djvu/201

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de tous pays l’eussent condamnée. Mais le prêtre voyait se lever pour la défendre, la pécheresse Samaritaine et Marie de Magdala. Miséricorde à la chair qui s’est émue, au cœur qui s’est égaré, à l’âme qui n’a pas douté de Dieu. Un geste évangélique, à travers dix-neuf siècles, détournait les pierres de ce front.

Marthe se calmait peu à peu. Avec les larmes, le trop plein de son angoisse s’en allait d’elle, doucement. Le curé avait achevé sa prière. Il parla :

— Vous demandez un signe à Dieu. De quel droit ? Il lui a plu d’envelopper de mystère l’œuvre de la nature pour rendre nécessaire la fidélité de l’épouse et la confiance de l’époux. Il a institué le mariage afin que la certitude de la paternité en légitimât les devoirs. Vous, femme coupable et repentante, vous redoutez d’introduire un étranger au foyer conjugal. Eh bien, je vous le dis, votre enfant appartient à votre mari selon la loi, selon Dieu, peut-être même selon la nature. Puisque vous ne savez