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Page:Tinayre - L Oiseau d orage.djvu/229

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D’autre part, je n’étais pas tout à fait un inconnu pour elle. Elle avait aimé mes deux grandes toiles du dernier Salon, ces paysages crépusculaires où j’ai tâché d’évoquer les granits et les bruyères, et le ciel voilé de l’automne breton. Et j’étais certain que Morbrandt avait parlé de moi en représentant l’homme et l’artiste sous les couleurs propres à favoriser une curiosité sympathique.

Je n’éprouvai donc aucune surprise en pénétrant dans le salon où Hélène Beauchamp vint à moi le sourire aux lèvres.

— André Maurienne, un brave garçon, un grand talent, dit Morbrandt, dont le zèle amical ne connaissait pas de limite.

Je protestai convenablement en affirmant la joie que me causait le bon accueil de la jeune femme ; elle sourit encore et me présenta elle-même à tous ses amis.

Madame Dantenay et madame de Kerhostin causaient devant la cheminée. Leurs maris écoutaient un jeune diplomate blond, d’aspect hautain et qui ressemblait étrangement au