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Page:Tinayre - L Oiseau d orage.djvu/290

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Elle eut un air étonné ; cependant, elle continua sur un ton de demi-badinage :

— Mais, il me semble… que vous êtes là pour vous en apercevoir.

Elle faisait allusion au portrait ; elle reprit gravement :

— Si vous saviez comme cela m’est égal d’être belle ou laide… maintenant !

— Oh ! oh ! fis-je, êtes-vous bien sincère ?

— Mais je suis toujours sincère.

— Comme les femmes !… répondis-je en allant me jeter sur un divan, plein d’une mauvaise humeur que je ne dissimulais plus.

— Que voulez-vous dire ?

Je l’avais blessée ; elle reprit d’un ton amer :

— C’est mal à vous de suspecter ma franchise. Je ne vous en ai pas donné le droit. Me prenez-vous pour une coquette ?

— Non pas… mais vous êtes femme… comme les autres.

— Comme les autres ! Ah ! mon ami, voilà