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Page:Tinayre - L Oiseau d orage.djvu/64

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qui sentait l’eau bénite et la pharmacie, un cri aigu déchira l’air.

— Ah ! la pauvre Chérie Mareau ! dit Marthe.

Chaumette avait tiré du coffre de la voiture une trousse de cuir et une grande boîte noire dont la vue impressionna Demarcys. À grands pas, il repartit, suivant la rue, vers la petite maison des Mareau, où les cris de la femme en travail semblaient l’appeler à l’aide.

Jean regardait la religieuse, la coiffe blanche, la guimpe, le visage un peu jauni, les mains surtout, croisées sur la ceinture d’un tablier noir, au-dessous du petit Christ de cuivre. Il songeait à toutes les choses souffrantes et répugnantes que ces mains avaient touchées. Un autre cri vibra. Demarcys pâlit. La religieuse lut sa pensée dans ses yeux.

— Cela vous fait mal à entendre ? dit-elle paisiblement.

Il remarqua qu’elle n’était pas très émue. Son austère virginité s’apitoyait à peine sur la femme qui payait, dans les souffrances, la ran-