Aller au contenu

Page:Tinayre - L Oiseau d orage.djvu/95

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

mité qui sera forcément interrompue, nous la retrouverons…

— Qui sait ?

— Vous voulez me tourmenter. C’est mal. Je vous ai donné une liberté…

— Dont j’abuse ?

— Peut-être.

— Et que vous regrettez ?

— Quelquefois.

Il eut un geste d’impatience. Puis, se radoucissant :

— Marthe, je suis un sot de vous taquiner ainsi ; mais, depuis trois mois, je deviens nerveux comme une femme et irritable comme un enfant. Ce n’est pas ma faute. Je vous aime trop. L’effort que je fais pour maîtriser mon amour m’excède et m’épuise. Amie, soyez-moi plus indulgente. Faites la part du feu, pour éviter qu’il ne dévore tout.

Elle rougit.

— Il me semble que je l’ai faite, la part du feu. Vous avez pris dans ma vie une place et des privilèges que je n’aurais jamais dû, sans