Page:Tinayre - La Chanson du biniou, paru dans Le Monde illustré, 1890.djvu/52

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de cette idée. Puis, tout à coup :

— Écoutez, dit-il, ce monsieur va filer tout de suite, sinon je l’assomme… Maria-Josèphe, il ne faut pas qu’on parle de vous ni à Carnac, ni ailleurs, Et pour ça, voyez-vous, il n’y a qu’un moyen, c’est d’accepter pour mari un bon garçon qui vous aime et qui vous honore… et qui fera taire les bavards rien qu’en les regardant en face, je vous jure.

Elle demeurait interdite. Il s’assit près d’elle :

— Je vous en supplie, je vous en supplie… Je vous aime bien mieux que ce monsieur, moi, et je veux que vous soyez ma femme respectée… Je ne vous demande que d’accepter mon nom pour me donner le droit de vous défendre… et pas plus, pas plus, Maria ; je vous connais et je ne veux rien de vous qui vous peine… Je suis habitué à souffrir, allez.

Il attendait, Maria-Josèphe se tourna vers lui :

— Yann, Yann, je ne suis pas digne d’un cœur comme le vôtre… Oh ! Yann, vous que j’ai tant fait souffrir !