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Page:Tinayre - La Douceur de vivre.djvu/175

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veux pas vous offenser, mon cher Angelo, mais on est dégoûtant dans votre ville…

— Papa, s’écria Marie, tu redeviens Flamand parce que tu es fâché ! Allons, retrouve ce bel optimisme qui m’indignait, en décembre, quand je détestais Naples ! Oublie la fresque, oublie monsieur Hoffbauer… Vois comme la lumière est belle aujourd’hui ! Nos étés de France sont moins splendides que ce printemps. Monsieur Angelo, je vous confie mon père. Vous ferez l’impossible pour lui rendre sa bonne humeur…

— Madame, je vous obéirai exactement, et je ferai l’impossible…

Elle courut chercher son ombrelle et son petit sac. M. Wallers se déridait un peu.

— Comme ma chère fille est gaie ! dit-il… Elle était si grave à Pont-sur-Deule, si fermée, si froide, vieillie par le chagrin avant d’avoir vécu ! Elle s’est épanouie ici… la distraction, les visages nouveaux, l’air de Naples…

— L’air de Naples ? dit Angelo. Il a fait bien des miracles… Et madame Marie n’a pas fini de changer…