Page:Tinayre - La Maison du péché, 1902.djvu/61

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VI


Le chien aboya, tirant sur sa chaîne, avec un grondement furieux, et la mère Testard, inquiète, sortit de la cabane aux lapins. Elle aperçut une jeune femme qui essayait d’ouvrir la porte de la cour, — quatre ais disjoints retenus par une barre transversale. Le loquet résistait, le chien hurlait, et sur la route du Chêne-Pourpre, toute blanche de soleil, une vieille dame agitait son ombrelle et criait :

— Fanny ! prends garde !… Il est féroce, ce chien !

— Féroce ?… Il fait son métier de chien et je l’estime ! N’ayez pas peur, ma tante, il ne nous mangera pas.

La mère Testard, sabots claquants, s’élança parmi les volailles éperdues. La porte céda, le chien se tut, et les deux femmes entrèrent. C’étaient des « Parisiennes » : pour la mère Testard, tous les gens bien