Page:Tinayre - La Maison du péché, 1941.djvu/131

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Si vous lisiez dans son cœur, vous-même vous ne sauriez que la plaindre…

— Il faut qu’elle soit bien puissante pour vous avoir si profondément changé !… Quittons ce sujet, mon fils. Je vous défends de m’en reparler. Et, rappelez-vous ceci : quand bien même vous espéreriez me tromper par un simulacre de repentir, quand bien même elle se convertirait d’un cœur sincère, jamais, de mon consentement, vous n’épouserez cette femme, jamais ! Votre damnation et votre salut sont en vos mains. Je prierai encore pour vous ; c’est tout ce que je peux faire. Nous n’avons plus rien à nous dire… Laissez-moi ! »

Quand Augustin fut rentré dans sa chambre, la première stupeur se dissipant, il commença d’entrevoir les conséquences de cette scène… Sa mère était perdue pour lui, Fanny rejetée en marge de son existence. Il restait seul, le cœur mutilé.

Alors, il se trouva petit enfant, apeuré, misérable. À genoux, les bras tendus vers le spectre implacable qui se dérobait, il cria dans un sanglot :

« Mère, ô mère !… »