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Page:Tinayre - La Maison du péché, 1941.djvu/42

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« Cette vieille dame est partie, disait Mme Angélique à son fils. J’ai trouvé ses prétentions exorbitantes, mais vous aviez promis, j’ai dû céder.

— Vraiment, répondit Augustin, depuis ce matin je me gourmande moi-même d’avoir si mal défendu vos intérêts. J’étais mal à mon aise aujourd’hui, ennuyé, préoccupé, tout à fait stupide… Et puis, cette Mme Lassauguette m’a tellement harcelé !…

— Vous êtes allé chez Mlle Courdimanche lui présenter mes excuses ?

— Oui, je lui ai dit que vous n’étiez pas en état de sortir, ce soir… Vous aurez bien le temps de voir les Loiselier et leur fille, si… si je me décide…

— Nous ne connaissons personne ; nous vivons comme des reclus : si vous désirez vraiment vous marier, il faut bien nous en remettre à la complaisance de nos amis que vous ont cherché une fiancée. M. et Mlle Courdimanche disent que l’abbé Chavançon, leur cousin, ami intime des Loiselier, estime infiniment cette famille…

— Si je désire me marier ! s’écria Augustin. On dirait que j’ai supplié Mlle Courdimanche de me donner une femme de ses mains. Depuis quinze jours, elle ne me parle que des vertus et des grâces de Mlle Loiselier. Et le capitaine, l’abbé Le Tourneur, M. Chavançon et vous-même, ma bonne mère, tout le monde me répète en chœur : « Marie-toi !… Marie-toi… » c’est obsédant !

— Ah ! mon enfant, que dites-vous ! Que je vous presse de