— La vie coûte si cher à Paris ! dit Josanne très gravement.
— J’ai ma pauvre mère à soutenir… Et je ne peux pas faire des cravates, hein ?… Alors, quoi ?… Je prends patience…
— Évidemment, dit Josanne, il vous faudrait faire beaucoup de cravates pour payer une robe comme celle-là…
— Elle est de chez Martin, ma robe, mais on m’accorde une remise, sur le prix… parce que je fais de la publicité… Allons, je m’en vas, mon petit chou ! Bonsoir, le monsieur et la dame ! Petits enfants sages, bien travailler…
Noël et Josanne, restés seuls, se regardèrent.
— Elle est très distinguée, votre amie Flory ! dit Noël.
— Tous les hommes la trouvent charmante avec son minois et son bagout.
— Oh ! tous, c’est beaucoup dire…
— Elle est si drôle !… Elle pose pour la femme indépendante, qui gagne sa vie et soutient sa famille…
— Elle aime tant sa pauvre mère !
— Elle l’aime beaucoup, je vous assure, et elle croit que « c’est arrivé »… Elle est journaliste comme d’autres jolies femmes sont artistes lyriques ou dramatiques, par élégance… et aussi par pudeur, pour ne pas avouer…
— Oui, elle se cache derrière ses chroniques comme l’autruche derrière une pierre… Et cette fille est votre amie ?
— Mon amie ? Ah ! non !…
— Elle vous appelle : « Mon chat », « mon chou… »