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XIX


Noël pénétra la vie de Josanne, l’imprégna de sa pensée, l’anima de ses visites et de ses lettres quotidiennes.

Si, par hasard, le courrier du matin n’apportait pas l’enveloppe bleue, le tendre bonjour accoutumé, si Noël ne paraissait pas chez Mariette, la jeune femme demeurait triste et nerveuse tout le jour. Elle évitait mademoiselle Müller et le botaniste russe, et seule, dans son petit coin, regardait la place vide en face d’elle. Quand Noël ne pouvait l’accompagner vers les quartiers lointains où la conduisaient les nécessités professionnelles, elle se rappelait les bonnes promenades qu’ils avaient faites, par la banlieue ou les faubourgs, et elle cherchait, à côté d’elle, la silhouette robuste et le brun visage de son ami. Un bouquet, un livre, un bibelot, la Pleureuse de Bartholomé, le reflet des réverbères sur le plafond, au crépuscule, s’associaient, dans